Isabelle F. vit devant la pharmacie avec ses trois enfants depuis une semaine.

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Encore une situation dramatique à Nancy, rue St Jean. Tous les passants sont interloqués devant la scène incroyable.

Il faut revenir à la semaine dernière pour comprendre la situation. Isabelle F. mariée 3 enfants nous raconte son quotidien :

“Ben en fait, j’ai trois enfants, Manon en CM2, Hugo en CE1 et Mia chez les petits en maternelle. Dans cette satanée période de covid, il faut tous se serrer les coudes et respecter à la lettre le protocole de notre gouvernement.

Par exemple, lundi dernier, la maîtresse de Manon m’ appelle car il y a un cas positif dans sa classe… je sors du boulot en abandonnant mon poste, j’attrape le premier tram et je vais la chercher à l’école. Nous courrons jusqu’à la pharmacie faire le test. Là, nous attendons sagement notre tour dans la file d’attente à la 43 ieme place.

Ma pauvre gamine se met à pleurer quand elle entend les autres enfants pleurer et se débattre à l’intérieur. Je lui explique que c’est pour son bien même si elle n’est pas malade comme la plupart de ses amis positifs. Et qu’il faudra revenir refaire le test de toutes façons dans trois jours…

Mardi matin la maîtresse m’appelle pour Mia. L’Atsem est positive, Mia est cas contact. Rebelote. Je sors du boulot, je répète l’opération. J’attends mon tour, elle hurle et se débat, j’attends le résultat négatif comme d’habitude pour la remettre à l’école et je reprends mon travail à 15h24.

Jeudi, la même journée avec Hugo. Mais là c’est la maîtresse qui est cas contact de sa fille positive qui est dans la classe de Manon. Donc je reprends Hugo, je reprends Manon, je reprends ma place dans la file d’attente devant la pharmacie. Cette fois-ci j’ai apporté une table et des chaises, je me suis dit qu’on allait faire les devoirs en attendant. J’ai même demandé au pharmacien si je pouvais brancher un fer à repasser chez lui pour optimiser mon temps d’attente…

Et là l’idée de génie m’est venue. Je suis allée chez Décathlon et j’ai acheté une tente, j’ai pris quelques affaires pour les petits et depuis vendredi dernier je vis sur le trottoir devant la pharmacie.

Franchement, j’aurai dû le faire avant. Je ne cours plus, je n’attends plus et je me fais plein de nouvelles copines. J’ai retrouvé la sérénité. Bon j’ai perdu mon travail mais ce n’est pas grave car il faut vraiment respecter le protocole de monsieur Blanquer”.